Et qu’avez-vous obtenu ?
Janine Cossy : Nous avons obtenu un analogue de l’acrémolide B (un ). Cet analogue reste néanmoins intéressant car il peut avoir des propriétés cytotoxiques plus importantes que le produit naturel lui-même et/ou avoir moins d’effets secondaires. Il peut donc se révéler plus prometteur que la molécule naturelle elle-même. S’il est intéressant d’obtenir le produit naturel, il peut également être avantageux d’obtenir des .
1999/2002 : Thèse effectuée sous la direction du Dr C. Mioskowski (Université Louis Pasteur, Strasbourg).
2001/2003 : Volontariat International en Entreprise (VIE) (18 mois - Rhodia ChiRex Inc, Boston, USA) effectué en collaboration avec le Pr S. L. Buchwald (MIT, Cambridge).
2003/2004 : Stage Postdoctoral (15 mois- Imperial College, Londres, UK) effectué sous la direction du Pr A. C. Spivey.
2004/2005 : Stage Postdoctoral (12 mois - The Scripps Research Institute, La Jolla, USA) effectué sous la direction du Pr K. C. Nicolaou.
2005 : Nommé Chargé de Recherche au CNRS. Intègre le Laboratoire de Chimie Organique dirigé par le Pr J. Cossy.
Stellios Arseniyadis : Les propriétés biologiques sont spécifiques à chaque produit. Notre analogue est-il sélectif du point de vue biologique ou a contrario a-t-il un spectre très large d’activité au risque de provoquer alors des effets secondaires ? Les réponses à ces questions seront apportées par les biologistes qui doivent tester le produit, étudier sa biodisponibilité... Ils nous permettront de dire si la molécule synthétisée à un intérêt biologique ou non.
Savez-vous si cette publication a attiré l’attention d’un laboratoire ou d’autres chercheurs ?
Janine Cossy : Nous avons contribué à simplifier un problème de détermination structurale d’une molécule naturelle. Il est cependant trop tôt pour affirmer si notre publication générera des collaborations avec le milieu industriel. Nous le saurons dans quelques mois voire quelques années. En attendant, la molécule dont nous disposons peut déjà être testée sur certaines souches de cellules afin d’évaluer son activité biologique. Si un industriel est intéressé, nous pourrons lui fournir quelques milligrammes. Avec la méthode et la stratégie utilisée, si l’industrie pharmaceutique veut reprendre la synthèse de l’acrémolide B, elle mettra en œuvre une synthèse « en parallèle » et robotisée ce qui lui permettra d’atteindre très rapidement aussi bien l’acrémolide B que ses 15 s.
Stellios Arseniyadis : Au cours de cette synthèse, nous avons été confrontés à des problèmes qui ont été résolus grâce à un va-et-vient continuel entre la mise au point d’outils de synthèse et les étapes mises en jeu. Chaque difficulté surmontée a été mise à profit pour générer de nouveaux outils synthétiques. L’ensemble de la communauté des chimistes organiciens peut donc d’ores et déjà bénéficier de cette publication.
Référence :
ElMarouni et al. (2011) “Expedient Synthesis of a Stereoisomer of Acremolide B”
J. Org. Chem. 2010 (24), 75, 8478-8486.