Le futur campus de l’ESPCI Paris redonnera vie à un jardin aujourd’hui fragmenté. En aménageant des espaces verts plus grands avec davantage de variétés végétales, l’école mise sur la biodiversité et la multiplication d’ambiances.
Plus d’espace, plus d’espèces ! Le futur jardin de l’ESPCI Paris avec ses 2 900 m2 de surfaces plantées en pleine terre n’aura rien à envier à son prédécesseur de 902 m2. « Aujourd’hui l’espace vert manque d’unité et n’a pas les caractéristiques d’un jardin. Des bâtiments techniques, des voies de circulation et des places de stationnement le fragmentent », décrit Gregory Tissot, paysagiste et co-gérant de l’agence Après la pluie en charge de l’aménagement des futurs extérieurs.
Un renouveau centré sur la biodiversité
Actuellement constitué d’espèces exotiques, le jardin paie les frais de sa structure un peu brouillonne. « Beaucoup d’arbres ont été plantés sans prendre en compte leur développement futur. Certains sont proches des façades et nécessitent un élagage fréquent ce qui engendre un coût économique et sanitaire », explique Gregory Tissot. D’ailleurs, l’enquête phytosanitaire réalisée en 2011 a mis en évidence le fait qu’une quinzaine d’arbres, majoritairement des Sophora, mais aussi des Platanes, étaient malades ou en état dégradé.
A contrario, le futur espace vert protégé favorisera l’insertion de plantes endémiques avec plusieurs strates (arbres, arbustes et herbacées) disposées afin de diminuer les élagages futures et les risques de maladies. Le jardin s’enrichira ainsi de 78 nouveaux arbres de 15 essences différentes, contre 48 arbres de 9 espèces aujourd’hui.
La petite faune parisienne trouvera également une demeure paisible avec l’installation de 26 nichoirs et de kits de nourrissage à destination des moineaux et autres amis à plumes.
De multiples usages
L’objectif de l’ESPCI Paris : réaliser un parc riche et agréable. « La recherche avance grâce à de nombreux échanges informels. On souhaite transformer l’espace, sous-exploité aujourd’hui, en lieu fédérateur », précise Ludovic Dehri, directeur technique de l’ESPCI Paris.
Trois ambiances régneront. Le jardin triangle rectangle, visible depuis la rue Vauquelin, favorisera les arbres fastigiés hauts et étroits. Son atmosphère de campus ouvert facilitera les passages sous les Sapins de Nordmann et les Hêtres. Le patio des chercheurs aura la forme d’une clairière dans un sous-bois enveloppé par les futurs bureaux de l’école. Érables champêtres ou encore merisiers égayeront cette clairière intimiste et calme propice à la recherche. Enfin, un potager, accompagné d’un petit verger, alliera l’utile à l’agréable en offrant fruits et légumes de saison. L’ensemble aura plus de cohérence écologique : « l’eau de pluie sera récupérée pour l’arrosage du jardin alors que nous utilisons actuellement de l’eau de ville », indique Ludovic Dehri.
Par ailleurs, finie la circulation automobile à l’intérieur du campus. La zone, ouverte ponctuellement aux deux-roues, sera majoritairement piétonne. Un carré d’espace vert prometteur de diversité au cœur de Paris…