Mathias Fink récompensé par l’Académie de Médecine

 
20/12/2018

Mathias Fink, fondateur de l’Institut Langevin, a reçu le 18 décembre 2018 le prix Charpak-Dubousset de l’Académie de Médecine pour ses recherches sur l’imagerie de l’élasticité du corps humain. Il partage ce prix avec le radiologue Jean-Michel Correas qui a testé et validé cette technique dans le diagnostic de nombreuses pathologies.


C’est à partir de l’invention des « miroirs à retournement temporel ultrasonore » à la fin des années 80 que Mathias Fink a eu l’idée de développer dès 1998 un premier dispositif d’imagerie ultrasonore ultrarapide permettant d’observer le corps humain à des cadences pouvant atteindre 20.000 images/s.

Parallèlement à cette recherche sur le retournement temporel, il avait développé, dans le cadre de la thèse de Stefan Catheline, le concept de « Transient Elastography » qui permettait d’observer à partir d’un unique transducteur ultrasonore la vitesse de propagation des ondes de cisaillement transitoires dans les tissus, ce qui donne accès à la valeur de l’élasticité de l’organe.

Avec Laurent Sandrin, son deuxième étudiant en thèse sur ce sujet, il a amélioré ce principe pour en faire un dispositif très efficace qui est devenu « le Fibroscan ». Ce dernier est commercialisé par la start-up ECHOSENS (aujourd’hui 140 personnes) fondée par son étudiant en 2001. Le Fibroscan, premier appareil capable de quantifier le degré de fibrose du foie par son élasticité, est devenu le gold standard mondial en hépatologie, vendu à plus de 4000 exemplaires dans le monde.

Puis, dans un deuxième temps, en combinant sa recherche sur la Transient Elastography avec l’imageur ultrasonore ultrarapide, Mathias Fink a développé un appareil beaucoup plus sophistiqué, qui permet d’obtenir de véritables images quantitatives de l’élasticité des organes avec une résolution millimétrique. C’est ce mode d’imagerie « multi-ondes », désormais appelé « Shear Wave Elastography », que son équipe a d’abord testé avec succès à l’Institut Curie en 2002 pour l’imagerie du sein. Puis, avec Jacques Souquet, Jeremy Bercoff (son étudiant en thèse sur ce sujet), Mickael Tanter et Claude Cohen-Bacrie, il a fondé la société SUPERSONIC IMAGINE qui compte aujourd’hui plus de 175 personnes et qui commercialise, depuis le début 2009, l’ « Aixplorer », appareil vendu dans le monde à plus de 2200 exemplaires. Cette société a fait son entrée en bourse en Avril 2014. Les applications de cette technologie sont très nombreuses : cancer du sein et de la thyroïde, cancer du foie, cancer de la prostate, maladie cardiovasculaire, œil, peau,...

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